Une pièce de théâtre co-écrite avec 9 auteurs
LES PERSONNAGES :
1. ROBERT DU HAMEAU (Le Conteur)
2. ROBERTO alias EMILIO LE BALADIN
(sous les traits du Papillon bleu)
3. MISS MARYL
4. LE COMTE
5. SYLVESTRE
6. L’AMIRAL BYRD (L’enchanteur)
7. SILVANO (Fiancé de Miss Séverine)
8. MISS SEVERINE alias SEVERINETTE BELLEPLMUE
(Sous les traits du papillon blanc)
9. LADY LIDIA C
(Amie de Roberto, Sylvestre, du Comte et de Miss Maryl)
10. YANN HESSE LE FARCEUR
(Sous les traits du capitaine Diaz)
11. MADAME FOSSARD (Sous les traits de la grenouille gluante)
12. GRANGUELARD (Sous les traits du vilain cafard)
13. MADEMOISELLE TRICHARD (Sous les traits de la vilaine menthe religieuse)
14. MONSIEUR GROGNARD (Le cruel Chevalier sans fouet)
15. VICELARD (L’ogre orphelin)
16. BENOÎT PICARDI
(Au commande de ‘La Renaissance 2 » : magnifique Zeppelin en forme de château »
Membre du « CLUB DES BELLEPLUMES » (Groupe composé de 9 papillons Blancs à tâches dorées)
17. IULIANA BELLEPLUME
18. ANA BELLEPLUME
19. VALENTINA BELLEPLUME
20. GIZEM BELLEPLUME
21. POMPILIA BELLEPLUME
22. IULIANA ANDREEA BELLEPLUME
23. CRISTINA BELLEPLUME
24. OANA BELLEPLUME
25. MIHAELA HAICAN
LIEU : L’action débute dans le château de Maison-Du-Bois doré, se poursuit dans la Villa Roxane (Midi de la France) puis s’achève dans « Le Royaume des Châtaigniers » situé «au bout du bout du bout tout au bout du monde, dans un refuge situé là-haut tout là-haut dans une vallée perdue de l’Ardèche (France) ! »
GENRE : Comédie fantastique
AUTEURS : Emilien Casali - Iuliana Mitran - Ana Craciunescu - Valentina Radovici - Gizem Soysal - Pompilia Gherman - Iuliana Andreea Veringa - Cristina Rusin - Oana Cernaut – Mihaela Haican
Amicalement et Fraternellement, Emilien Casali (Auteur)
casali.emilien@wanadoo.fr
Entre le 20 décembre 2006 et le 23 mars 2007, 9 élèves ont co-écrit la pièce avec l'auteur Emilien Casali, suite à quoi la pièce a été illustrée par des élèves internationaux francophones dans le cadre du concours de dessins printemps 2007
Tous mes remerciements aux classes francophones ci-dessous qui ont participé au concours de dessins printemps 2007
Les élèves de Lucica Ion : Traian ilie, Ciprian Buture,
Les élèves de Gülay Akpinar : Mademoiselle TALYA TEZELNAZ İÇEL
Les élèves de Mariana David : Andreea Popescu, Iulian Duminita, Lavinia dicu, Madalina Popescu, Nicoleta Tudor, Paul Radulescu
PROLOGUE
LE COMTE, prend un bain de pieds dans une bassine en or. Son inséparable canne a la forme d’un sceptre
Je suis le Maître de l’univers ! Comme je suis beau ! Toute la Beauté du monde m’a été donnée ! Quant à mon noble cerveau... what a beautiful mind !!! Les astres de l’univers peuvent s’éteindre, la lumière qui est en moi jaillira éternellement ! (Il agite son peignoir marron au dessus de sa tête chauve)
ROBERTO et MISS MARYL, crient désespérément dans les couloirs du château
Monsieur le Comte ! Où êtes-vous Majesté ?
LE COMTE
Me voilà ! J’arrive ! Que signifie toute cette agitation ?
Le Comte se porte à la hauteur de ses amis en renversant sa superbe bassine en or
MISS MARYL
Que je suis inquiète, Comte ! Sylvestre a disparu sans laisser aucune trace !
Pardon, il nous a laisse un billet !
LE COMTE
Un billet ? Quel crétin ! Sinistre personne ! Cet imbécile veut justifier son absence avec un billet. Et il écrit quoi dans ce maudit billet ? Non d’une pipe, parlez !
ROBERTO, fouille dans les poches de sa veste
Je ne le trouve pas ! Il est perdu à tout jamais !
MISS MARYL, sort un écrin de sa poche qui laisse jaillir une douce lumière
Petite rectification, mon cher ! Je l’avais gardé précieusement dans ce petit écrin en satin.
LE COMTE, fait les cent pas dans la grande salle
Les paroles misérables d’un minable parasite conservées dans un écrin en satin appartenant à une charmante Dame ??? Voyons, voyons ! Poursuivez, je vous prie !
MISS MARYL
N’offensez pas notre pauvre Sylvestre ! Ne le maltraitez pas ainsi !
LE COMTE, visiblement nerveux
Que dit ce parasite ? Venons-en au fait, je vous prie.
ROBERTO
Lisez, ma chère, lisez !
MISS MARYL, place ses lunettes au bout de son nez
Je suis parti à la recherche de...
LE COMTE
De l’imbécillité parfaite !
MISS MARYL, poursuit sa lecture avec les larmes aux yeux
De la Renaissance !
ROBERTO
Un rêveur ! Un grand esprit !
LE COMTE
Un parasite ! Une ordure... qui traîne avec lui une odeur mal léchée !
MISS MARYL
N’empêche qu’il est notre ami ! Il faut le retrouver !
ROBERTO
En route vers le Royaume de la Renaissance humaine !
MISS MARYL
Noble Comte, soyez notre guide !
LE COMTE
Moi ? Votre guide ? Voilà bien longtemps que je ne fais plus de rêves ! Je n’ai jamais fait de rêves, d’ailleurs ! Je déteste les rêves et les imposteurs qui rêvent !
ROBERTO, lui tape sur l’épaule
On va rêver ! Un peu de rêve dans ce monde de brute ! (Soudain il s’arrête et réfléchit) Je fais déjà ce rêve ! Quelle belle émotion ! Oh, qu’il beau ! Qu’il est parfait !
LE COMTE
Qui donc est beau ? Dis-le-moi, vite ! Plus vite, Roberto !
ROBERTO
« Il était une fois un généreux Comte qui habitait dans un merveilleux château situé dans le midi de la France... »
LE COMTE, très flatté
Continuez, Roberto ! C’est super de rêver ! Cet homme là est fabuleux ! Qui est-il ?
ROBERTO
Il estimait autrefois son ami, il le respectait lorsque celui-ci faisait sa tournée matinale pour livrer le courrier dans tout le voisinage de Maison-Du-Bois doré… lui qui détestait par-dessus tout l’hypocrisie et le mensonge… c’était un gentleman…
LE COMTE, extasié
Quel beau rêve ! C est qui ?... un personnage réel ou imaginaire ? Pourquoi dites-vous : « il estimait » son ami comme s’il ne l’aimait plus aujourd’hui ? Qui est-ce ? Je veux tout savoir de cet homme mystérieux qui me ressemble comme une goûte d’eau.
MISS MARYL
C’est normal, puisque c’est vous, magnifique altesse ! Permettez moi d'exécuter une révérence devant votre majesté ! (Elle s’exécute devant le Comte)
LE COMTE
Je l’aime toujours, le bougre ! Même si parfois j’ai envi de lui botter les fesses.
ROBERTO
Je crois bien que nous parlons de la même personne, Monsieur le Comte ?!
LE COMTE
Allons-y ! En route vers le Royaume des rêves !!! Prêts ?
MISS MARYL
Il y a un problème !
LE COMTE
Ah oui. Et lequel ?
MISS MARYL
J’ai le mal de l’air ! C’est comme si mon corps était en apesanteur… vous ne ressentez pas ce souffle sous vos pieds, Messieurs ?
LE COMTE
J’ai l’impression de décoller du sol !?
ROBERTO, regarde par la fenêtre
Votre château s’envole, dirait-on !? J’aperçois un vol de cigogne juste en face de nous.
L’AMIRAL BYRD, surgit, une bouteille de Champinelle dans une main et dans l’autre un verre de vin
Attachez vos ceintures, Messieurs dames ! Nous partons pour un long voyage au gré du vent « par delà et là pour ! » Chers amis, bonjour ! Cela faisait un bail…
LE COMTE
Amiral Byrd ! Puis-je savoir ce que vous faites dans mon château ? On ne vous a jamais appris à frapper avant d’entrer ?
MISS MARYL, touche l’amiral
C’est vraiment vous, Amiral Byrd ? Pour une surprise, c’est une surprise !
L’AMIRAL BYRD, tend son verre
A votre santé, mes amis ! A nos retrouvailles ! Votre nouveau cru régional a l’air excellent, Majesté ! Vous permettez que je me serve un verre !?
ROBERTO
Vous n’auriez pas pu nous dire que l’amiral Byrd était de passage dans le comté, Monsieur le Comte. Je me serai mis sur mon 31 pour l’accueillir.
L’AMIRAL BYRD
Tiens ! Mais il semblerait qu’il en manque un !?
LE COMTE, le menace avec sa canne
Je ne vous permets pas d’entrer chez moi, Amiral ! Prenez la porte sur le champ !
L’AMIRAL BYRD
Désolé, Comte, je n’ai pas prévu de parachute pour l’atterrissage.
LE COMTE, se soulève du sol
Bon sang ! C’est quoi ce cirque ? Que se passe-t-il ? Je vole !
L’AMIRAL BYRD
Nous traversons une zone de turbulence. Benoît Picardi tente de stabiliser « La Renaissance 2 », son nouveau prototype !
BENOÎT PICARDI, surgit
Je vous réservais cette surprise depuis quelques jours J’ai travaillé dans votre cave dans le plus grand secret.
LE COMTE
Je vous demande pardon ?
BENOÎT PICARDI
J’ai transformé votre château en dirigeable. Nous reprenons notre course au gré du vent, Comte.
LE COMTE
A l’insu de mon plein gré ? Je vous préviens, s’il s’agit d’une plaisanterie…
BENOÎT PICARDI
Toute la structure du château a été gonflée à l’hélium. Soyez sans crainte, c’est du costaud ! Le Zeppelin est insubmersible. Cette fois-ci, on ne risque pas de s’écraser comme avec ma montgolfière…
LE COMTE, le prend par le col et le soulève de terre
Vous me prenez pour un idiot ?
BENOÎT PICARDI
C’est un service que nous vous rendons, Monsieur le Comte. Ce n’est pas bon de s’encroûter à votre age. Il y a tant de jolis paysages à découvrir dans ce monde, tant de monts et vallées à traverser, tant de splendeurs à découvrir….
L’AMIRAL BYRD
Benoît s’inquiétait pour votre santé. C’est moi qui lui ai suggéré de mettre au point ce prototype qui vous permettra de voyager à votre guise tout en restant confortablement installé dans votre château. « Joindre l’utile à l’agréable », qu’en dites-vous ? C’est fantastique !
LE COMTE, le prend à son tour par le col et le soulève de terre
De quoi je me mêle, Amiral ?
ROBERTO, tape sur l’épaule du Comte
Nos amis ont raisons, Comte ! Il était grand temps que vous sortiez de votre trou pour aller prendre l’air ! La vie de sédentaire finissait par vous aigrir.
LE COMTE, le prend à son tour par le col et le soulève de terre
Traitez-moi de vieux débris tant que vous y êtes !
Un nuage de fumée envahit la salle…
Le nuage de fumée se dissipe ensuite
L’action se déroule à présent dans le hall d’entrée de « La Villa des Palmiers » à mille lieues du Château de la Via dorée qui s’est envoler depuis peu…
Quelques temps plus tôt…
MADAME FOSSARD, entre dans le hall, suivi de Sylvestre
Votre mission, si vous l’acceptez, consiste à nettoyer la villa de fond en comble, et du sol au plafond.
SYLVESTRE
Cela nécessite une condition physique optimale, ma petite dame ! Il suffit d’un tour de rein et je passe l’arme à gauche. Des séances d’échauffement me seront nécessaire.
MADAME FOSSARD
On vous a embaucher pour faire le ménage, Monsieur Sylvestre et non pour disputer les jeux Olympiques.
MONSIEUR GROGNARD, surgit l’air décontracté, un papier à la main
Le parasite est enfin arrivé ! C’est parfait ! Il va pouvoir signer le contrat. Mon café est servi, Madame Fossard ?
MADAME FOSSARD
Vous êtes arrivé un poil trop tôt, Maître Grognard…
MONSIEUR GROGNARD
De la part de mon employé la plus fidèle, je demande de la précision en règle générale. Sur ce coup là, tu n’as pas été précise, Madame Grognard. Par précision, j’entends : ouvrir l’œil à tout moment et en toute circonstance à la seconde même où je m’apprête à franchir le pas de cette porte. De la précision, ma chère, comprendo ! Je ne te paye pas depuis 500 ans pour roucouler, n’est-ce pas ?
MADAME FOSSARD, s’agenouille devant Monsieur Grognard
Je viserai juste au bon endroit et au bon moment la prochaine fois, Maître. Je te le jure.
MONSIEUR GROGNARD
« Qui souvent jure, ment ! » En bien, vieille croûte, qu’attends-tu pour me servir ce
café ? Je suis pressé. Je le veux bien serré, comprendo ? Bouge de là !
Madame Fossard sort
SYLVESTRE
Enchanté de faire votre connaissance, Monsieur Grognard. La vie est belle ?
MONSIEUR GROGNARD, lui tend le papier
Voici votre contrat, Monsieur. Signez en bas de la page : « Lu et Approuvé ». Après quoi, vous vous mettez illico au travail. Dépêchez-vous ! Je suis pressé. Vous serez à l’essai pendant 8 jours et 8 lunes, Monsieur. (Sylvestre se saisit du papier. Monsieur Grognard lui remet un stylobille tout en tapant du pied nerveusement) Signez votre contrat, puis mettez-vous au travail ! Maintenant, je ne veux plus entendre le son de votre voix.
SYLVESTRE, signe le contrat
Le contrat est écrit en chinois, est-ce normal ?
MONSIEUR GROGNARD, lui arrache le stylo des mains
Règle numéro 1 : Je ne veux pas voir une poussière traîner dans les chambres. Règle numéro 2 : lorsque vous passez la serpillière sur le sol en marbre, je ne veux pas voir une seule petite flaque d’eau, ok ? Règle numéro 3 : je veux que les vitres du hall d’entrée restent impeccables. Je ne veux pas voir une seule trace de calcaire sur le sol, ok ?... Idem pour les meubles, les fauteuils, les chambres, les bureaux, la cuisine, etc.
SYLVESTRE
Je trouve vos mûrs d’un blanc plus blanc que blanc on ne peut plus blanc.
MONSIEUR GROGNARD
Je veux que ça reste en état de propreté optimal, comprendo ?
SYLVESTRE
Cool la vie, Monsieur Grognard ! Cool la vie !
MONSIEUR GROGNARD
Tu penseras aussi à faire disparaître toutes les toiles d’araignées.
SYLVESTRE
On se dit « tu » maintenant ? Ce n’est pas stipulé dans le contrat, Monsieur Grognard …
MADAME FOSSARD, surgit, une tasse de café en main
Tu ne crois tout de même pas, parasite, qu’on va faire un service tout spécial pour tes beaux yeux. (Elle tend la tasse de café à Monsieur Grognard) Le café de Monsieur Monsieur Grognard est prêt !
SYLVESTRE
C'est-à-dire que… j’essaie tout simplement de comprendre.
MADAME FOSSARD
Il n’y a rien à comprendre. Nous sommes une grande famille, comprendo ? Ou bien tu t’alignes sur toute l’équipe et tu fais correctement ton job, ou bien ta tête finira sous la guillotine.
SYLVESTRE
Je me demande ce que je suis venu faire dans cette galère ?
MADAME FOSSARD, lui arrache le contrat des mains
Trop tard, mon vieux ! Tu as signé ton arrêt de mort. Te voici pied et poings liés. Tu appartiens désormais au Chevalier sans fouet ! Règle numéro 4 : tu te plis à nos moindres exigences, comprendo ?
SYLVESTRE
Je ne suis pas un prisonnier, je suis un homme libre !
MONSIEUR GROGNARD
Tu nous raconteras ta vie une autre fois, parasite. Va travailler, maintenant ! Dans quelques minutes, nous te confierons une mission de la plus haute importance. Grâce à ton odeur mal léchée, ton cher et tendre ami « for ever » sortira de son trou. (Il se parle à lui-même tout en ricanant) Le Comte sera également du voyage…
MADAME FOSSARD
Celui-la, je l’étoufferai avec ma langue bien gluante.
MONSIEUR GROGNARD, tape sur l’épaule de Madame Fossard
Son heure viendra, vieille croûte ! Je le ferai disparaître à tout jamais et prendrai sa place sur le trône ! (Rire aux éclats) Patience !
SYLVESTRE
Je commence par quoi, Monsieur Grognard ? La villa est si spacieuse… j’ignore par quel bout commencer. Vous voulez bien me mettre sur la voie, s’il vous plait.
MONSIEUR GROGNARD
Au contraire, c’est toi qui vas nous mettre sur la voie ? (Rire aux éclats) Débrouille-toi avec mon corniaud de fils, paresseux ! Suis-moi, vieille croûte ! (Il sort en ricanant)
VICELARD, surgit, une serpillière à la main
Je suis là, Papa ! (Il tombe nez à nez avec Sylvestre) C’est toi le parasite ? Avant de te confier la mission périlleuse, place à l’exercice number one : « passer la serpillière ! »
SYLVESTRE
Mission périlleuse ?... Vicelard, je présume…
VICELARD
Pour commencer, tu vas faire un exercice d’échauffement. Allonge-toi ! Mets-la en veilleuse ! Tu fais 50 pompes pour commencer. A plus tard ! (Il sort)
Sylvestre fait des pompes et ne dit mot
GRANGUELARD, surgit dans le hall d’entrée en compagnie de Mademoiselle Trichard et Madame Fossard
Le parasite est arrivé, les amis ! On va bien rigoler !
MADAME FOSSARD
Il est déjà couché.
MADEMOISELLE TRICHARD
Encore un fainéant !
GRANGUELARD
Réveille-toi, parasite ! Une mission t’attend !
SYLVESTRE, se relève
Je ne suis pas couché, je fais des pompes.
MADAME FOSSARD
Je lui lècherai bien le visage avec ma langue toute gluante imbibée d’acide !
GRANGUELARD, secoue Sylvestre par le col
Laisse, vieille croûte ! Je vais lui flanquer la raclée de sa vie !
MADEMOISELLE TRICHARD, repousse Granguelard
Laisse-moi lui aspirer son sang, Granguelard !
MADAME FOSSARD, repousse Mademoiselle Trichard, la langue bien pendante
Laissez-moi lui défigurer le visage avec ma langue acide !
SYLVESTRE
Je vous préviens, je vais porter plainte pour harcèlement moral !
GRANGUELARD
A partir d’aujourd’hui, tu es notre prisonnier. Personne ne peut te délivrer !
Les 3 personnages ceinturent Sylvestre qu’ils maintiennent sur place
YANN HESSE, surgit à ce moment-là
Mais l’on dirait que Monsieur Sylvestre casse les pieds à tout le monde !?
SYLVESTRE
Ca par exemple ! Ne me dis pas que c’est toi, Yann Hesse ? Je te croyais chez ta mère au Québec.
YANN HESSE
Fausse piste, Monsieur Sylvestre ! Autrement dit : tu es dans une voix de garage. Tu dois quitter cet endroit pour une mission périlleuse. Nous comptons sur ton odeur mal léchée pour attirer le papillon !
SYLVESTRE
Quel papillon ? Je suis bien ici.
YANN HESSE
Non, vraiment, je ne te vois pas faire du ménage toute ta vie ! Tu as d’autres chats à fouetter ! Nous avons besoin d’un guide. Tu es le seul à pouvoir faire l’affaire.
SYLVESTRE
Je regrette… j’ai du travail qui m’attend. J’ai des bouches à nourrir, petit gars.
YANN HESSE
Tu ne réussiras jamais à t’adapter dans cet endroit lugubre. Bientôt, les gens d’ici se ligueront contre toi pour te faire craquer.
SYLVESTRE, se débat, toujours retenu par le groupe des 3
C’est insensé ! Laisse tomber, petit gars, je reste ici.
YANN HESSE
Tu vas me conduire dans « Le Royaume des Châtaigniers ».
SYLVESTRE
Où cela ?
YANN HESSE
Au bout du bout du bout tout au bout du monde, dans un refuge situé là-haut tout là-haut dans la vallée perdue ! La maîtresse de maison sera sans doute très ravie de vous revoir, Monsieur l’ex facteur. Elle accueillera prochainement les passagers de « la Renaissance 2 ».
SYLVESTRE
Ce n’est pas marqué « guide » sur mon front !
YANN HESSE
Tu feras selon mon bon vouloir et celui du vieux Grognard.
SYLVESTRE
Je regrette… je ne marche pas dans tes mauvais plans, Yann Hesse…
YANN HESSE, prend l’apparence de Diaz le pirate
Je n’en ai pas tout à fait terminé avec Roberto.
SYLVESTRE
Voilà belle lurette qu’il a pris la poudre d’escampette. A l’heure qu’il est, notre héros voyage dans l’espace à bord de son voilier solaire. Il n’est pas prêt de revenir.
YANN HESSE
Je suis persuadé que tes amis se mettront bientôt en quête de te retrouver lorsqu’ils apprendront ta disparition. Logiquement, notre route doit se croiser. Tu es le seul à pouvoir nous conduire jusqu’au « Royaume des châtaigniers ». D’après ce qu’on dit : Ton odeur mal léchée ne te trompe jamais !
SYLVESTRE
Que veux-tu exactement ?
YANN HESSE, sous ’apparence de Diaz le pirate
Lors de mon précédent voyage en Australie, je crois bien que Roberto a récupéré le micro téléportateur véhiculaire. Le moment n’est-il pas venu de prendre ma revanche. Tu feras un très bel appât.
Les trois protagonistes se métamorphosent à ce moment-là (Madame Fossard se transforme en grenouille : Mademoiselle Trichard en menthe religieuse et Granguelard en cafard)
YANN HESSE
Une fois que j’aurai récupéré le MTV, mes hommes de mains mangeront ton ami.
SYLVESTRE, se débat
Laissez-moi tranquille ! Lâchez-moi !
C’est alors qu’un nuage blanc apparaît hors duquel jaillit Robert du Hameau, un portable attaché en bandoulière, frappant sur les touches du clavier…
Le capitaine Diaz et les 3 protagonistes se figent.
ROBERT DU HAMEAU, porte un chapeau noir
Vous ne pouvez échapper à votre destin, Sylvestre.
SYLVESTRE
Peuchère ! C’est quoi ce délire ? Tout le monde s’est passé le mot, aujourd’hui.
ROBERT DU HAMEAU
Vous ne réussirez jamais à vous adapter dans cet endroit. Bientôt, les gens d’ici se ligueront contre vous pour vous faire craquer. Vous devez partir tant qu’il est encore temps.
SYLVESTRE
C’est la seconde fois qu’on me dit cela, ce matin. La plaisanterie a assez duré ! (Il se frotte les yeux avec insistance) Tout ceci n’est qu’un mauvais rêve en réalité ! Pourtant, mon cerveau n’a jamais été sujet à des hallucinations jusqu’à présent. S’il s’agit d’une farce, je la trouve de mauvais goût ! (Puis il retire les mains de ses yeux) Ca par exemple ! Je ne rêve pas, c’est bien lui ! Puis-je savoir ce que vous venez faire sur mon lieu de travail, vieux conteur ?... que signifie toutes ces hallucinations de bon matin…
ROBERT DU HAMEAU
Vous devez quitter la villa, Sylvestre.
SYLVESTRE
Et je fais comment pour vivre si je ne travaille pas ? Il faut bien que je ramène une paie à la maison.
ROBERT DU HAMEAU
Pas si fort, voyons, le patron va vous entendre ! Il ne faut pas réveiller les morts. Par les temps qui courent, le travail ne court pas les rues. Le patron utilise cet argument pour intimider ses employés. Ne donnez pas le bâton pour vous faire battre, mon ami.
SYLVESTRE
Je souhaite rester ici. Messieurs dames, je vous remercie pour vos conseils. Prenez la porte à présent. Le spectacle est terminé ! Du balai ! Tout ceci n’est qu’illusion ! (Il ferme les yeux et chasse l’air avec ses mains) Vous n’existez pas ! Conteur, cafard, grenouille… n’est en réalité que le fruit de mon imagination… Allez ! Du vent ! De l’air !
ROBERT DU HAMEAU
Il vous faut accomplir une mission de toute urgence, mon vieux.
SYLVESTRE, ouvre les yeux
Ils sont encore là ! Mon cerveau déraille !
ROBERT DU HAMEAU
Hélas, tout ceci est bien vrai !
SYLVESTRE
Où voulez-vous que j’aille ? Je n’ai pas le choix. Je suis condamné à rester ici.
ROBERT DU HAMEAU
On a toujours le choix dans la vie. La chance sourit aux audacieux ! Ayez de l’audace et tout vous sourira !
SYLVESTRE
Comment faire ?
ROBERT DU HAMEAU
« Tout ce que nous voulons nous est donné en abondance ! » Il suffit de le vouloir.
SYLVESTRE
J’ai cru comprendre qu’on voulait m’emmener au bout du bout du monde.
ROBERT DU HAMEAU
C’est à peu près cela, en effet ! Une balade merveilleuse vous attend.
SYLVESTRE
Non merci. J’ai déjà donné !
ROBERT DU HAMEAU
Je compte sur vous pour montrer le chemin au capitaine Diaz alias Yann Hesse. S’il souhaite aller à sa perte, qu’à cela ne tienne !... ce coquin et sa bande de vilains garnements seront servis ! (Il retire son chapeau noir) Durant ce périple, vous ne serez pas seul, Sylvestre, le club des Belleplumes vous soutiendra…
A ce moment-là, 10 papillons blancs à tâches dorées sortent du chapeau…
SYLVESTRE, aperçoit les 10 papillons blancs qui tournent autour de lui
Belleplumes ?... de quoi s’agit-il ? C’est quoi ce délire ? Que voulez-vous que je fasse de ces papillons ?
ROBERT DU HAMEAU, sourit
« Lorsque vous aurez besoin d’elles, j’apparaîtrai. Je retirerai aussitôt mon chapeau de ma tête et le tour sera joué ! Ces papillons vous viendront en aide ! Quant à vos fidèles compagnons, je leur glisserai un mot de votre part… vous avez 8 jours et 8 nuits pour accomplir votre tâche.
SYLVESTRE
Où allez-vous ?
Les papillons blancs retournent dans le chapeau.
ROBERT DU HAMEAU, se couvre la tête avec le chapeau, rentre dans le nuage tout en tapant sur les touches de son portable
« Cette année-là, Sylvestre fut enlevé par Diaz le pirate alias Yann Hesse qui l’obligeait à le conduire dans le Royaume des Châtaigniers. La renaissance était en marche… »
Le nuage de fumée envahit complètement la pièce…
FIN DU PROLOGUE
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Eleve : Iuliana Mitran (14 ans)
8ième classe, Collège, numéro 2, Modelu, Calarasi
Professeur : Eva Gabriela Blebea
ACTE 1 / SCENE 1
MISS SEVERINE, SILVANO, POURCHARESSE (La femme lutin)
En soirée. L'action se déroule dans le refuge de « La Mano Poderosa », à 800 mètres d'altitude, dans le paisible royaume des Châtaigniers, quelque part en Ardèche. Le refuge appartient a Miss Séverine qui s y repose en compagne de Silvano, son doux fiancé.
SILVANO
Vois-tu, princesse de mon cœur : les châtaigniers embrassent une pluie de pétales, refuge de notre amour.
MISS SEVERINE, soupire
Oui, mon doux rêve de bonheur !La nature toute entière est prête a célébrer nos noces !
SILVANO, rêveur
Même le vent chuchote la tendre rapsodie de ce sublime sentiment qui résonne dans chaque coin de ce vaste temple de la nature...
MISS SEVERINE
C’est pourquoi je t’aime tellement, Silvano ! Tu respires la poésie et... de la poésie !
SILVANO, enthousiaste
Ensemble, ensemble à jamais ! Sur l’Everest, « toit du monde », dans le torride Sahara ou bien au royaume des éternelles glaces que nous fondrons à la force des flammes de notre amour ! Mieux ! Je pars pour préparer un thé de lotus que Roberto a eu l’infinie gentillesse de nous offrir.
Il entre dans la cuisine
MISS SEVERINE, à voix haute
Mon amour, restons unis par ces belles émotions ! Je te suivrai partout ! Jusqu’aux confins de l’Atlantide, je serai auprès de toi !
SILVANO, revient en apportant une théière qui dégage un arôme parfumé, deux tasses portent le doux blason d’un ange qui s’envole repose sur le plateau en argent
Relax, my lady ! Savoure ce précieux liquide de la quiétude, tandis que ton amoureux va masser ton délicieux cou !
MISS SEVERINE
Savourons ces instants suspendus comme une tranche de vie irréel !
SILVANO
Je couvrirai tes yeux et je t'emmènerai dans la chambre nuptiale. Donne moi ta main ! Bâtissons le rocher de l amour sur la terre !
MISS SEVERINE
Tu as dit « rocher » ? Zut ! J’ai perdu mon roman « Le Rocher des fées » !!! J’avais l’intention d’achever l’écriture de celui-ci pendant notre séjour au refuge. (Elle pleure)
SILVANO
Ne pleure pas, fleur de mon cœur ! On va le chercher ensemble !
MISS SEVERINE
Il était sur la grande table du séjour ! Non, dans ma petite valise rouge… (De plus en plus inquiète) … dans mon sac à main ou dans ta valise marron...
SILVANO, embrasse tendrement Miss Séverine
Ma douce colombe, je l'ai vu dans notre chambre nuptiale, il y a deux heures... sur la table de nuit !
MISS SEVERINE, entre dans la chambre nuptiale et fouille partout
Je ne le trouve pas ! (Elle se met en colère) Roman maudit !
SILVANO
Ne maudis pas le roman, il représente tant de parties de ton âme !
POURCHARESSE, entre joyeusement en chantant
"Allez, venez Milord !... "
MISS SEVERINE
Hello, my dear ! (Puis sur un ton inquiet) « Le Rocher des fées » a été détruit par l’oubli !
POURCHARESSE, très calme
L'oubli, c’est un mécanisme de défense de notre système nerveux contre le stress.
MISS SEVERINE
Le stress ? Buvons une tasse de thé au lotus, c’est vraiment réconfortant !
POURCHARESSE
Je pourrais te prédire l’avenir dans les traces laissées par les pétales de lotus... A propos, j’ai vu un étranger dans la journée qui portait les habits d’un pirate et qui parlait a haute voix !
MISS SEVERINE, très curieuse
Un pirate ? Chez nous ?
POURCHARESSE
Il parlait d’un naufrage, d’une route vers un étrange royaume, de la perte de ses amis et répétait sans cesse : « comprendo ? »
MISS SEVERINE
De qui peut-il bien s’agir ?
FIN DE LA SCENE 1
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OANA CERNAUT - Prof. Silvia Stan
SCENE 2
Monsieur Grognard, La Licorne, Miss Séverine, Silvano, Pourcharesse
Silvano porte un élégant costume blanc et une cravate noire; Miss Séverine porte une élégante robe blanche, des gants noirs et un chapeau noir. Pourcharesse, chantonnant une joyeuse chanson et agitant les pieds; Monsieur Grognard, un vrai chevalier)
POURCHARESSE
Le printemps, le printemps, le printemps...
SILVANO
Ma chère amie Pourcharesse, un moment de silence, s'il te plaît...
POURCHARESSE
Ah ah ah ! (Un silence) L'hiver, l'hiver, l'hiver...
MISS SÉVERINE
Silence, maintenant !
Monsieur Grognard entre dans le refuge sur le dos d’une licorne. Tout le monde sursaute
MISS SÉVERINE
Monsieur Grognard ! (affichant un sourire forcé) Que nous vaut le plaisir de cette visite inoport... excusez-moi... imprévisible ?
Monsieur Grognard
Votre sourire est si beau et si doux que mes dents se carissent.
SILVANO
Comment osez-vous parler ainsi à ma fiancée ?
Monsieur Grognard
La vérité... cette douloureuse vérité... Mais enfin ! je ne suis pas venu ici pour qu’on se dispute !
MISS SÉVERINE et SILVANO
Ah, non ?
Monsieur Grognard
Cet imbécile, stupide, crétin... ce cher Diaz... ce cher Yann Hesse… cette miette de cerveau... (il se rue sur Miss Séverine, qui, effrayée, tombe dans les bras de Silvano) Personne ne trahit Monsieur Grognard le cruel chevalier sans fouet ! Personne ! Oui, oui, Silvano et Miss Séverine, sans fouet, vous dis-je ! Quiconque se moque de moi le payera cher… très cher !!! Comprendo ? Tout le monde vaaaaaaaaaaa paaaayyeeeeeeeerrrrrrrr ! (Il se saisit d’un vase et le casse) Et ces animaux qui l’accompagnent, n’en parlons pas… cette Grenouille de Madame « Fossard »… sans oublier cette mauvaise imitation de menthe religieuse appelée « Trichard », ou mieux !... Ce grand… grand… gue, guelard... Ha, ha, ha !!! Ils vont me le payer très cher !!! Ils vont le payer avec leur vie !!!
SILVANO
Ma Séverine, tu vas bien ?
MISS SÉVERINE
Je veux un thé...
MONSIEUR GROGNARD, secoue Séverine
Arrêtez cette pièce de théatre immédiatement ! Où est Diaz ? Pourquoi a-t-il enlevé Sylvestre ? Vous devez certainement le savoir, misérables ? Avec cette infinie hypocrisie, vous croyez pouvoir me mentir ? Mais Non, mais non, non, non, non !!!
SILVANO, prend Miss Séverine par la main
Comment ? Que se passe-t-il, ma chérie ?
MISS SÉVERINE
Mon cher Grognard, vous êtes loin d’être un homme très clair.
Monsieur Grognard, se rue sur Miss Séverine
Qu’entends-je, Miss Séverine ? Je ne suis pas clair, dites-vous. Me serais-je mal fait comprendre ?
MISS SÉVERINE, se cache derrière Silvano
Ah, ah, ah !
SILVANO
Je t’interdis de la toucher, chevalier sans fouet !
MONSIEUR GROGNARD
Je partirai pas d'ici tant que vous n’aurez pas répondu !
SILVANO
Répondre à quoi ? Que se passe-t-il avec Diaz ? Que lui voulez-vous ?
MONSIEUR GROGNARD
Arrête ton théatre ! Pour votre information, sachez que je recherche le « capitaine Diaz », (ironiquement) alias « Yann Hesse » Lui et ses employés ont enlevé Sylvestre et se sont enfuis avec je ne sais où ? Ils m'ont trahi !
POURCHARESSE
L'automne, l'automne, l'automne...
MONSIEUR GROGNARD
Un moment de silence !
POURCHARESSE
Et après un moment de silence ce fut : l'été, l'été, l'été...
MISS SÉVERINE et SILVANO
Pourcharesse !
MONSIEUR GROGNARD
Ah ah ah, Pourcharesse,... il faut que tu saches…
MISS SÉVERINE
Silvano, défends-la ! Ah, plus tard !
MONSIEUR GROGNARD, se jette sur Miss Pourcharesse
Je sais que tu sais où est le capitaine Diaz, ma petite fille ? Parle !
POURCHARESSE, lentement, en souriant
Vous voulez parler de cet horrible monsieur avec des yeux jaunes ?
MONSIEUR GROGNARD
Oui, oui...
POURCHARESSE, gravement
Et pourquoi vous dirais-je où il se trouve ?
MONSIEUR GROGNARD, se saisit d’une serpillière
Pourquoi ? (Il la menace avec la serpillère) Je vais te faire manger cette serpillière si tu ne parles pas.
POURCHARESSE
Je crois bien que c'est une menace ?
MONSIEUR GROGNARD
C'est une question ?
POURCHARESSE
Il est parti dans le bois.
MONSIEUR GROGNARD, embrasse son front
Merci.
POURCHARESSE
De rien.
MONSIEUR GROGNARD, grimpe sur le dos de la licorne
Allez, licorne ! Allez !
MISS SÉVERINE
Rendez la liberté à cette douce et pauvre licorne, Monsieur Grognard !
MONSIEUR GROGNARD, la serpillière à la main
Partez, ou...
SILVANO
Ou quoi ?
MONSIEUR GROGNARD
En garde !
SILVANO, le balai à la main
En garde ! (le combat commence) Tu n'aurais jamais du venir ici, chevalier sans fouet ! Où est Pourcharesse, Miss Séverine ?
MONSIEUR GROGNARD
Je l’ignore ?
POURCHARESSE, lui tape sur l’épaule
Je suis ici.
MONSIEUR GROGNARD
Acceptez toutes mes excuses, Miss Séverine... (il jette de la poudre aux yeux de Silvano et lui arrache le balai des mains)
SILVANO
Que se passe-t-il ? Mon corps s’endurcit ! (Puis il se transforme en statue de pierre)
MONSIEUR GROGNARD
Pourcharesse ! Tu vois ce balai ?
POURCHARESSE
Vous me menacez avec le balai à présent ?
MONSIEUR GROGNARD
Allons-y, ma petite dame ! (Il l'entraine avec force) Si tu me mets sur la piste de Yann Hesse, je t’offrirai un piano.
POURCHARESS
Je ne veux pas de piano !
MONSIEUR GROGNARD
C’est ce que l’on verra. Avance !
Tous deux quittent les lieux
MISS SÉVERINE
Oh, mon cher Silvano ! Pétrifié par ce misérable Grognard ! (Elle hurle et pleure) Non, Silvano, non ! Pourquoi ? Qui va être mon fiancé maintenant que tu t’es transformé en statue de pierre ?
FIN DE LA SCENE 2
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SCÈNE 3
Gizem SOYSAL
TED ANKARA KOLEJİ VAKFI ÖZEL LİSESİ
ANKARA / TÜRKİYE
Prof. Gulay Akpinar
Roberto, le Comte, Miss Maryl, trois Elfes (Dairon, Alban, Balaam)
Dans la nuit, les habitants du château volant dorment, le château est immobile. Chacun dort, sauf Roberto et Miss. Maryl, impatiente. Ils sont ensemble dans une salle froide. Roberto est debout alors que Miss Maryl est calmement assise sur son lit.
ROBERTO, se déplace autour de Miss Maryl
Nous devons trouver Sylvestre, nous devons le trouver… Nous devons trouver….
MISS MARYL
Je le sais, Roberto… Je le sais…
ROBERTO, agité
Nous devons le trouver… que nous devons faire ?
MISS MARYL
Roberto, vous avez répété la même chose pendant presque six heures ! A cause de vous, je n’arrive pas à trouver le sommeil. Vous devriez vous reposer pour être en forme demain matin. Un petit repos vous ferait du bien, ok ?
Roberto s'allonge silencieusement sur le lit
Soudain, le château volant atterrit. Roberto et Miss Maryl sursautent. Miss Maryl, inquiète, se lève rapidement.
MISS MARYL
Oh mon Dieu, que se passe-t-il ?
ROBERTO
Un problème, Miss Maryl ?
MISS MARYL, coure impatiemment vers la fenêtre la plus proche
Roberto, que se passe-t-il ?
Roberto se lève, s’approche de Miss Maryl et regarde par la fenêtre.
ROBERTO, soupire, en regardant fixement l’extérieur
Je n'ai jamais vu… une terre si foncée ! Monsieur le Comte doit savoir où nous nous trouvons.
Roberto prend la main de Miss Maryl et l’entraîne plus loin…
Quelques instants plus tard…
Trois elfes remplis d'humour surgissent en riant aux éclats. Ils parlent du jeu qu'ils ont joué il y a quelques heures avant que le château frappe la terre. Un de ces elfes, Alban parle.
ALBAN
Et dire que vous me battiez au jeu au moment où ce curieux château volant s’est posé près de nous ! Quelle chance pour moi que la partie fut interrompue !
DAIRON, moqueur
Tu avais l’air terrifié à la vue de cet objet volant non identifié.
ALBAN
Et maintenant, nous voilà à l’intérieur…
DAIRON
Un instant. Il pourrait y avoir des créatures dangereuses dans ce château. Restons prudent, Messieurs les elfes !
BALAAM
Allons-y gaiement !
Miss Maryl et Roberto surgissent, entraînant le Comte avec eux lequel semble dormir debout.
LE COMTE
Hum… qui donc s’est permis de me réveiller alors que je faisais un magnifique rêve ?
ROBERTO
Mille excuses, Monsieur Comte, nous n’avions pas le choix.
LE COMTE, somnolent
Je vous demande pardon ?
MISS MARYL
Lle château a atterri quelque part dans un village où la terre est foncée... bref, nous ignorons où exactement ? Pourriez-vous peut-être nous renseigner sur ce sujet ?
LE COMTE
Heu… oui… laissez-moi voir cela de plus près… (Il se dirige vers la fenêtre et regarde à travers. Soudain, son visage change de couleur et devient tout blanc. La crainte envahit son visage) Nous avons débarquée dans le monde des elfes foncés…
Miss Maryl pousse un cri perçant, terrifiée.
ROBERTO
Du calme, ma chère ! Ils sont sans danger pour les hommes.
LE COMTE
En fait, ils peuvent… comment dire… des elfes ont servi pour moi il y a quelques années… j’ai rencontré des problèmes avec eux… depuis, ils sont très fâchés contre moi. Nous devons rester dans le château. Il ne faut pas mettre les pieds dehors, c’est trop dangereux. Les elfes veulent me faire la peau. Ne vous en faites pas, aucun d’eux ne pourra franchir la porte de ma demeure. Ils ne peuvent pas l’ouvrir.
Quelques secondes plus tard, Balaam apparaît. Les trois personnes crient, le Comte tente de se cacher derrière Roberto et Miss Maryl.
BALAAM
Du calme, bon sang, je ne vais pas vous manger !
LE COMTE, dessine un crucifix dans le ciel
Laisse-nous tranquille, démon !
BALAAM
N’aie crainte, Monsieur le Comte, je ne te ferai aucun mal. Voilà bien longtemps que nous t’avons pardonné tes erreurs.
Les deux autres elfes apparaissent au même moment…
ALBAN
Tu es toujours dans le château, Balaam ?… Je commence à désespérer…
DAIRON : Du calme, Alban, tu vois bien qu’il est là.
ALBAN, tape du pied impatiemment
Nous devrions quitter le château…
Mlle Maryl aperçoit le collier de Balaam
MISS MARYL
Regardez, Roberto, regardez ! Le collier de Sylvestre ! Le nom de sa mère est inscrit dessus ! Regardez !
BALAAM
Je… Je ne l'ai pas volé ! Je l'ai trouvé dans la forêt foncée.
ROBERTO
Balaam, toi et tes amis pourriez-vous nous guider et nous conduire jusqu’à Monsieur Sylvestre ? Notre ami Sylvestre est parti sans laisser de trace et ce collier est un indice précieux à nos yeux….
Balaam accepte en inclinant la tête. Ils sortent.
MISS MARYL
J’aperçois un refuge non loin d’ici. Allons tout d’abord nous abreuver si vous le voulez bien.
LE COMTE
Attendez, les amis, ne me laissez pas seul.
L’AMIRAL BYRD, surgit en compagnie de Benoit Picardi bras dessus, bras dessous
Nos amis sont sur une piste, semble-t-il ? Suivons-les, Benoît ! Je sens que nous allons bien nous amuser. J’adore l’aventure !
FIN DE LA SCENE 3
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Scène 4
VALENTINA RADOVICI – X-ième classe B –Le Lycée « SPIRU HARET « TECUCI
Prof. LIDIA COSTEA
Quelques instant plus tard... de retour au refuge...
Roberto, Miss Maryl, L’Amiral Byrd, Benoît Picardi, Miss Séverine, Silvano (transformé en statue de pierre).
MISS SEVERINE, est agenouillée devant la statue de Silvano
Oh, Silvano, qu’est-ce qu’il t’a fait ? Il t’a maudit… J’éprouve l’amour qui inonde chaque coin de mon Coeur comme une rivière d’étoiles. Ne me laisse pas !
« Tes yeux sont des étoiles,
Mon coeur est ton ciel,
Nous sommes un roi et une reine,
On fait le monde chanter;
Je suis un temple sacré,
Toi, un dieu aimé,
Nous sommes soleil et lune,
On fait le monde danser…
Roberto, Miss Maryl, L’Amiral Byrd, Benoît Picardi atterrissent avec la montgolfière « La Renaissance 2 » qui tombent à coté de Miss Séverine qui pleure à chaudes larmes devant la statue de son fiancé.
ROBERTO
Miss Séverine, c’est toi ? (Avec Stupeur, il désigne du doigt la statue de Silvano) Mon Dieu, mon Dieu, mais qui est là ? S’agirait-il de… Silvano ?
MISS SEVERINE
Enfin, je vois des gens ! Soyez les bienvenus dans mon humble demeure, mes chers amis !
Je suis maudit, je suis maudit, je suis maudit… (se balançant d’un coté puis de l’autre).
MISS MARYL
Ressaisis-toi, Miss Séverine ! Maintenant, tu dois nous dire ce qui s’est passé ici.
Qui a-t-il ? Ne pleure pas ma chérie, nous sommes avec toi. Nous pouvons te venir en aide.
MISS SEVERINE
Quand je pense que c’est de la faute de ce misérable « Gognard ». (Avec indignation) Lui qui se prend pour un grand chevalier alors qu’il n’a pas de fouet ! Je suis furieuse. Je suis dégoûtée. Tout est fichu ! J’aperçois le ciel qui tombe, je sens la nuit froide, oh, Silvano, vole avec moi ! (Elle Hurle) Misérable Gognard !!! Il m’a pris mon fiancé, mon tendre fiancé, mon bon fiancé. (Elle pleure) Il voulait savoir où se trouve Diaz… puis mon Silvano a voulu protéger Pourcharesse et voilà…: Pétrificus ! une statue de pierre !
Si les pierres savaient chanter… (S’adressant à la statue)
Tu es parti, je suis restée,
Un rêve qui m’apporte une feuille
Me fait soudainement me réveiller
Je suis ici, voici la feuille
Sur laquelle il est écrit qu’on aime aimer !
Mais passons ! Avez-vous des nouvelles du comte ?
BENOIT PICARDI
Ma foi ! Si les pierres savaient où il était… D’ailleurs, il est impossible qu’on ait pu l’enlever dans la nuit. Pas un billet, pas un seul signe de vie depuis… C’est vraiment bizarre !
L’AMURAL BYRD
C’est le deuxième qui a disparu, semble-t-il ? (à voix basse) Serions-nous attaqué par les extraterrestres ? (il pousse des cris et déclanche la panique).
Tout le monde court à toute vitesse d’une part à l’autre.
ROBERTO
Arrêtez-vous ! Je ne pense pas que ce soit un acte perpétré par les extraterrestres.
(Un long silence) Les extraterrestres ? Voyons, voyons… Ça n’existe pas. C’est une question de science. Et nous savons tous que la disparition c’est quelque chose de…
LES AUTRES
Ah, oui ! Quelque chose de bizarre !
ROBERTO
Exactement !
MISS MARYL
Pauvre comte, estimé,
De lui personne n’a parlé.
C’est peut-être ennuyeux;
Mais surtout c’est regrettable…
BENOIT PICARDI
Pauvre comte, estimé,
Nous l’avons partout cherché,
Mais il semble s’être envolé
On ne sait où le trouver.
MISS MARYL
Je suis très inquiète ! Mais… Peut-être… Oh, je suis géniale ! Bien sûr, pourquoi n’y avais-je pas pensé plus tôt ? Je suis presque sûre qu’il s’agit là d’un acte perpétré par le pirate… le chevalier…
MISS SEVERINE
Le misérable ?
MISS MARYL
Bien sûr ! Il a enlevé Sylvestre et le comte. Je suis très inquiète !
MISS SEVERINE
Ils se trouvent peut-être dans le bois joli ? Oui, oui, c’est possible !
Les arbres – château du vent… J’aime le bois joli !
BENOIT PICARDI
Or, il n’y a qu’une seule entrée qui se trouve…
ROBERTO
Par le grand puits sans fond…
MISS SEVERINE
Puits sans fond…
MISS MARYL
Puits sans fond…
L’AMIRAL BYRD
Puits sans fond…
ROBERTO
C’est épouvantable !
MISS MARYL
C’est terrible !
L’AMIRAL BYRD
C’est incroyable !
MISS SEVERINE
C’est sombre !
BENOIT PICARDI
C’est génial ! Nous allons prendre part à une aventure comme jamais nous n’avons pris part. Cessez d’avoir peur ! Le courage est la clé de toutes les portes, or il est dommage que le courage ne soit pour certains qu’une lacune dans leur lâcheté. On ne peut conquérir le monde sans courage !
MISS MARYL, s’adressant au public
Il m’a volé ma réplique, le bougre ! Hum !
MISS SEVERINE
Je peux vous entraîner en direction du puits sans fond. Je sais où ils se trouvent. Je me souviens de la phrase de Silvano : “Dans un coin, sur une plaine, sous le ciel, devant la scène…”
Tout le monde quitte les lieux en disant : “Dans un coin, sur une plaine, sous le ciel, devant la scène…”
L’Amiral Byrd et Benoît Picardi soulèvent la statue de Silvano qu’ils emportent avec eux.
L’AMIRAL BYRD
Oh, ce qu’il peut être lourd ! Mes bras, mes bras !
BENOIT PICARDI
Je lui avais pourtant dit de ne pas manger autant de bonbons au chocolat…
Ils quittent le refuge emportant la statue de Silvano avec eux.
FIN DE LA SCENE 4
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SCENE 5
ANDREEA VERINGA
Professeur : Andreea Abaza
Les six personnages, partis à la recherche de Sylvestre et de Monsieur le Comte, surgissent sur un chemin qui longe une forêt « foncée » (sombre) éclairée seulement par la lune. Au bout du chemin se trouve « le puits sans fond » Benoît Picardi et L’Amiral Byrd transportent Silvano (toujours transformé en statue)
BENOÎT PICARDI
J’adore ces aventures !!!
L’AMIRAL BYRD
De l’action ! De l’émotion ! C’est cela l’aventure !
MISS SEVERINE, pleure
Oh, mon Dieu, c'est terrible ! Me retrouver dans ce lieu sombre avec mon amour pétrifié... Quand je pense que nous devions nous marier. Notre joli rêve s’est envolé à jamais ! C’est terrible !
MISS MARYL
Sois tranquille, ma chérie ! Bientôt nous trouverons ces misérables et ils verront de quel bois je me chauffe !
ROBERTO, s’adressant à Miss Séverine
Fais nous confiance, ma chérie ! Tôt ou tard, nous finirons bien par l’attraper le lapin.
L’AMIRAL BYRD
Roberto a raison. Nous l’attraperons et nous le mangerons tout cru.
ROBERTO
Oh, quel chance ! J’aperçois une étoile filante dans le ciel !
MISS MARYL
C’est bon signe ! Nous sommes proche du but.
L’AMIRAL BYRD
J’aperçois justement le puits sans fond… du moins, je présume qu’il s’agit de notre puits.
MONSIEUR GROGNARD, surgit à ce moment là sur le dos de la licorne en compagnie de Pourcharesse sa prisonnière et de ses amis Fossard et Trichard qu’il tient en laisse.
Avancez, bande de voyous ! Fermez vos clapets ! Comprendo ?
FOSSARD, ricane
Des étoiles qui ont des langues gluantes…
TRICHARD, ricane
Et qui aiment le sang !
MISS SEVERINE
Dégoûtant !!!
MISS MARYL
Voyez ce que je vois, mes amis : des insectes habillées en religieuses qui aiment du sang !
TRICHARD, fait des bonds sur place
Je suis un vampire ! Ha ! Ha ! Ha !
MONSIEUR GROGNARD
Cesse de blasphémer, malotru ! Ne vois-tu pas que nous sommes en présence d’hôtes de marque ?
BENOÏT PICARDI
Laissez place ! Nous sommes arrivés au « puits sans fonds » avant vous. A moins que vous ayez trouvé une piste qui nous conduira vers nos amis ?
ROBERTO
Quoi de nouveau depuis l’autre fois, chevalier sans fouet ?
MONSIEUR GROGNARD
Je n’ai rien à vous dire. Passez votre chemin !
BENOÎT PICARDI
Je vais transformer en mouche cette mauvaise langue s’il continue à me crier dans les oreilles.
MONSIEUR GROGNARD
Quoiqu’il en soit, je ne parlerai pas. Personne ne connaîtra le but de ma mission. Le chevalier sans fouet sait garder sa langue.
POURCHARESSE, lève le doigt
Je crois bien qu’il recherche Diaz le Pirate… je n’en suis pas sûre étant donné que ce vieux fou nous fait tourner en bourrique depuis 2 jours…
TRICHARD, tape sur l’épaule de Fossard
Si le chavalier sans foute trouve le pirate, je me transforme en citrouille aussitôt.
MONSIEUR GROGNARD
J’ai dit : silence ! Comprendo ? (Il arrache une branche de l’arbre et frappe Pourcharesse avec) Tais-toi, vilaine !
ROBERTO
Voyez-vous, nous aussi nous le recherchons. Quelle coïncidence !
MONSIEUR GROGNARD, veut frapper Roberto avec la branche de l’arbre
Tais-toi, vilain ! Personne ne se met au travers de ma route dans ce monde ! Quant au pirate, j’en fais une affaire personnelle, comprendo ?
MISS SEVERINE, lui arrache des mains la branche de l’arbre
Misérable Bête ! Pourquoi as-tu transformé mon Silvano en statue ? Pourquoi ?
MONSIEUR GROGNARD, s’agenouille devant Miss Séverine, l’implorant
Je t’en supplie, ma petite, rends-moi cette branche ! Elle remplace mon fouet que j’ai perdu jadis dans « le puits sans fonds. » Lorsque je retrouverai, je m’en servirai à nouveau. (Il désigne du doigt Trichard et Fossard) D’ailleurs, j’en connais deux qui passeront un mauvais quart d’heure ce jour là.
MISS SEVERINE, frappe violemment sur le sol avec la branche
Pourquoi as-tu transformé mon Silvano en statue, lui qui était ma lumière… ? Pourquoi ?
MONSIEUR GROGNARD
Figure-toi, Mademoiselle, que je pouvais également le transformer en lézard ! J’ai choisi la statue afin que ton fiancé s’immobilise pour l’éternité.
A ce moment-là, Silvano la statue de pierre se transforme en lézard
MISS SEVERINE, prend le lézard dans ses mains
Oh, mon sauveur ! Je t'aime ! Tu mérites un bisou !
MONSIEUR GROGNARD
Oh, mais il semblerait que Silvano préfère le lézard. Comme il est mignon, ce lézard ! A présent, Miss Séverine, tu vas pouvoir ranger ton fiancé dans une boite et l’emporter avec toi dans tes voyages. (Il éclate de rire)
BENOÎT PICARDI
Imbécile ! Je vais te transformer en mouche !
Aussitôt dit, aussitôt fait : Grognard se transforme en mouche.
ROBERTO
Dieu du ciel ! Grognard s’est transformé en mouche ! Comment avez-vous fait, Benoît ?
MISS MARYL
J’ignorais vos talents de magicien, chère ami ?
BENOÎT PICARDI
En réalité, j’ai fréquenté pendant quelques mois un magicien.
ROBERTO
Ce magicien n’est pas comme tous les autres magiciens. Qui est-ce ?
BENOÎT PICARDI
Je ne peux pas le dire.
L’AMIRAL BYRD
Il s’agit de Madjax. N’est-ce pas, mon vieux ?
BENOÎT PICARDI
Comment l’avez-vous deviné, Amiral ?
L’AMIRAL BYRD
Je l’ai fréquenté à Las Vegas l’an passé. Il m’a appris quelques tours de magie à moi aussi. Grâce à lui, je peux faire apparaître une cage d’oiseaux ! (L’amiral fait apparaître une cage) Des gens comme Grognard seraient beaucoup mieux en prison, qu’en dites-vous, mes amis ?
MISS MARYL
Ainsi nous mettrons fin à ses agissements.
ROBERTO
Voilà qui est bien dit, Miss Maryl.
La mouche tourne en rond dans la cage
FOSSARD, qui a réussi à retirer ses chaînes entre temps, bondit sur Miss Maryl qu’elle paralyse
Qu’à cela ne tienne, Miss Maryl sera également ma prisonnière.
MISS MARYL
Roberto ! A l’aide ! (Elle s'évanouit dans les bras de Fossard)
MISS SEVERINE
Au secours, les amis ! Miss Maryl est prise au piège !
FOSSARD, la langue pendante, retient Miss Maryl de force dans ses bras
Voilà qui vous apprendra de maltraiter mon ami Grognard ! Maintenant, vous devez en supporter les conséquences ! Ma grande langue va aspirer tout le sang de ta bien-aimée, Roberto !
L’AMIRAL BYRD, transforme Fossard en fumée à ce moment-là
Quant à moi, je vais te faire disparaître en fumée sur le champ, vilaine bête de foire !
ROBERTO
J’avoue que vous me subjuguez, Amiral.
L’AMIRAL BYRD
Madjax a plus d’un tour dans son sac !
TRICHARD, retire ses liens
Qu’avez-vous donc fait de mon amie ? Je ne peux tout de même pas te laisser partir en fumée, mon amie Fossard. (Il retire son manteau et enveloppe la fumée) En mémoire de notre amitié, je conserverai ta fumée !
L’AMIRAL BYRD, s’approche de Trichard et lui tape sur l’épaule
Où est Diaz le Pirate, Trichard ? Réponds-moi ou bien je te transforme en fumée comme ta copine ! (Il le secoue)
TRICHARD
Je ne sais pas, Monsieur.
L’AMIRAL BYRD
Pourcharesse, où est Diaz le Pirate ?
POURCHARESSE
Logiquement, il devrait être ici… je dis bien il devrait être ici… dans l’après-midi, le pirate avait donné rendez-vous à ses amis Trichard et Fossard au puits sans fonds… mais il n’est pas là… sans doute a-t-il rebroussé chemin, ayant deviné notre présence ?...
DIAZ LE PIRATE, assis sur la branche d’un arbre
Je suis présent ! Pour rien au monde je n’aurai manqué à ce spectacle ! J’adore la magie ! (Il descend de l’arbre à l’aide d’une liane) Félicitations, les amis ! Vous avez retrouvé ma trace.
BENOIT PICARDI
Oh, que tu es joli, grand singe ! Ha ! Ha ! Ha !
ROBERTO
Grand singe, non ! Je dirai plutôt : « Grande bête ! »
MISS SEVERINE et MISS MARYL, éclatent de rire
Ha ! Ha ! Ha !
DIAZ LE PIRATE
Oui, mais alors une grande bête éclairée par cette douce lune ! (Il remarque la cage à l’intérieur de laquelle la mouche tourne en rond tout en bourdonnant) Quelle mouche t’a piqué de venir te perdre dans la forêt « foncée » (Il se saisit de la cage) Tu resteras en prison à perpétuité maintenant ! Jamais plus tu ne mettras la main su ton fouet, pauvre idiot ! (Il éclate de rire)
L’AMIRAL BYRD
Laisse tes blagues de cotés, petit ! Où sont passés Monsieur le comte et Sylvestre ?
La mouche bourdonne
DIAZ LE PIRATE
En ce qui concerne le Comte, je l’ignore à vrai dire.
L’AMIRAL BYRD
Mais alors, tu sais où se trouve Sylvestre ?
DIAZ LE PIRATE
Désolé ! Je ne parlerai qu’en présence de mon avocat.
L’AMIRAL BYRD
Où est-il ? Parle !... sinon toi aussi tu finiras en prison tout comme cette vilaine mouche…
DIAZ LE PIRATE, s’approche lentement du puits sans fond
Une chose est sûr, Vicelard a fait de Sylvestre un bon domestique. Sylvestre est mien ! Toi et tes copains, vous devez encore chercher !
MISS MARYL
Sylvestre est un homme libre !
DIAZ LE PIRATE
Il était libre... mais plus maintenant.
ROBERTO
Qu’as-tu fais de lui ?
DIAZ LE PIRATE
Un adorable domestique qui se plie en quatre pour son Maître. Nous dirons de lui qu’il était libre dans une autre vie. Avec son aide, je pourrai attraper le comte ! Ha ! Ha ! Ha !
ROBERTO
Je vois que tu as plus d’un tour dans ton sac, toi aussi.
DIAZ LE PIRATE, sort un écrin de sa poche contenant une bague magique
Cette bague me fut d’une grande utilité jusqu’à présent.
ROBERTO
C’est donc toi qui possèdes la bague. Tu ne pourras pas la conserver éternellement.
MISS MARYL
« Apparaître et disparaître », telle est son pouvoir !
DIAZ LE PIRATE, fait apparaître Sylvestre
Oui, mais en attendant, c’est moi qui la tiens dans ma main ! Grâce à elle, j’ai le pouvoir de faire apparaître Sylvestre. Vous souhaitiez recevoir de ses nouvelles, n’est-ce pas ?
SYLVESTRE, apparaît à quatre pattes et fait des pompes
Un instant, les amis ! Je fais mes 50 pompes et je suis à vous.
ROBERTO
Tout va bien, Sylvestre. Personne ne vous a fait de mal ?
SYLVESTRE, se relève et se déplace
Ca par exemple ! Ne me dites pas que c’est vous, Roberto ?
DIAZ LE PIRATE
Très prochainement, votre mission consistera à retrouver le comte, Monsieur Sylvestre.
SYLVESTRE, s’agenouille devant
La vie est belle, Maître Diaz ?
BENOIT PICARDI
Et moi qui pensais que c'était Diaz qui avait enlevé le Comte… nous voilà dans l’embarras à présent. (Il s’approche de Sylvestre) Vous pourrirez peut-être nous aider à le retrouver, Sylvestre… ?
Sylvestre disparaît du lieu comme par enchantement…
DIAZ LE PIRATE, grimpe sur le puits
Stop ! On se calme, Amiral ! Je vous rappelle que Sylvestre travaille sous mes ordres. Si vous avez une réclamation à faire, dans ce cas, rejoignez-moi dans le puits sans fond. Il est grand temps de faire toute la lumière sur cette histoire, ne croyez-vous pas ? Bonne chance !
Diaz disparaît dans le puit
L’AMIRAL BYRD, rentre à son tour dans le puits
Suivez-moi, mes amis ! Ne laissons pas s’échapper ce mauvais garnement !
Tout le monde rentre dans le puits…
FIN DE LA SCENE 5
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Elève: Rusin Cristina
Classe: 7e
Ecole: “Mihail Sadoveanu” Nr.11, Galaţi, Roumanie
Professeur: Iulia Chirnoagă
Scène 6
Soudain, un nuage blanc envahit l’endroit. Robert du Hameau sort du nuage accompagné par les 3 elfes : Dairon, Alban, et Ballaam.
ALBAN
Quel beau chapeau !
ROBERT DU HAMEAU
Ce chapeau a une histoire particulière. Un jour, je vous raconterai son histoire.
DAIRON
Tu as raison, Alban, c’est un magnifique chapeau ! Il est en velours. C’est un véritable chapeau de magicien.
BALLAAM
N’oubliez pas, mes amis, que nous sommes ici pour réclamer son aide et non pas lui faire des compliments pour un drôle de chapeau. Il faut absolument trouver le Comte et Monsieur Sylvestre.
DAIRON
Que nous suggères-tu de faire, Conteur ?
ROBERT DU HAMEAU, retire son chapeau
Vous n’allez pas tarder à le savoir, Messieurs les elfes !
Dix papillons blancs à tâches dorées sortent du chapeau et s’envolent, tournoyant autour des 4 personnages.
ALBAN
Au nom de Dieu ! Que se passe-t-il ? De quoi s’agit-il ?
DAIRON
Je ne comprends plus rien. Le chapeau du Conteur est enchanté, comme je le soupçonnais.
Les dix papillons tournent autour des trois elfes et dansent avec grâce et volupté.
ROBERT DU HAMEAU
Messieurs les elfes, permettez-moi de vous présenter les 10 membres du « club Belleplumes » : « Iuliana, Ana, Valentina, Gizem, Pompilia,… »
BALLAAM, murmure entre ses dents, totalement ébloui
Je ne comprends rien… mais alors rien du tout. Chaque papillon devient une superbe jeune fille.
Tout à tour, les papillons prennent l’apparence humaine de jeunes filles…
ROBERT DU HAMEAU, poursuit sa présentation
« Iuliana Andreea, Cristina, Oana, Mihaela et Dina.” Nos 10 demoiselles vont nous donner un coup de main dans nos investigations. Ce qui n’est pas rien lorsqu’on connaît leur pouvoir magique !
IULIANA-ANDREEA
D’abord, on vous enchantera avec quelques vers.
GYSEM
Oui, nous sommes tout à fait pour.
IULIANA
Vous allez être étonnés.
ANA
Sans aucun doute.
POMPILIA
Notre beauté va vous inspirer l’esprit et le coeur. Vous allez rêver.
CRISTINA
Vous ne nous oublierez jamais.
OANA
Exactement.
MIHAELA
Juste un petit vers... écoutez-nous !
DINA
Personne ne nous résistera !
VALENTINA
Pour vous seulement !
ROBERT DU HAMEAU
- Bien… on vous écoute, mes petites amies. Commencez !
IULIANA-ANDREEA
L’amitié est comme une fleur qui dure peu et se perd aux mains perfides de la mort...
GYSEM
L’amitié se base sur les choses qu’on a en commun avec les autres.
IULIANA
Nous ne donnons pas d’importance aux autres que lorsqu’ils ne sont plus auprès de nous.
ANA
Connaître de nouveaux amis c’est comme il faudrait explorer une nouvelle planète.
POMPILIA
- Si tu sais comment te faire de nouveaux amis, imagine-toi combien de pays peux-tu découvrir !
CRISTINA
- Un bon ami est comme un trèfle à quatre feuilles, dificile à trouver, mais une merveille si on a la chance de le rencontrer.
OANA
- L’amitié est le refuge d’un cœur fatigué et le phare qui éclaire la rue dans les obscurs moments de la vie.
MIHAELA
- Un ami est un trésor important lorsqu’on le trouve.
DINA
- L’amitié véritable peut durer malgré le temps et la distance.
VALENTINA
Choisis tes amis avec prudence, si on en a des soucis, remplace-les !
Ensuite, les 10 jeunes filles rentrent dans le puits sans fond comme pour indiquer le chemin…
DAIRON
C’est extraordinaire ! Les jeunes filles papillons chantent la bonne amitié.
ALBAN
C’est incroyablement merveilleux !
Robert du Hameaux disparaît dans le nuage blanc, tandis que les 3 elfes rentrent dans le puits…
Fin de la scène 6
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SCENE 7
POMPILIA GHERMAN
Prof : Manuela Buciuman
L’action se déroule à présent dans le puits sans fond. Des torches éclairent une grotte.
BALLAAM
Je sens une odeur d’homme... c’est peut être Diaz ?
DAIRON
Je sens odeur de peur... l’avenir est proche.
Tous deux continuent d’avancer dans le noir…
Tout au fond de la grotte on aperçoit Miss Maryl, Roberto et les autres qui semblent très inquiets. Ils se plantent devant plusieurs portes.
MISS MARYL
Oh, mon Dieu ! Mon amour ! Où sommes-nous ?
BENOIT PICARDI (sarcastique)
Dans la grotte du puits sans fond…
ROBERTO
Du puits sans fond... sans fond…
AMIRAL BYRD:
Sans fond ... l’inquiétude doit s’envoler ! De l’action ! La Renaissance est en marche !
MISS MARYL
Nous n’avons pas le droit à l’erreur, il faut ouvrir la bonne porte.
Ils s’arrêtent pour choisir le chemin
Dans une salle non loin de là ; sous les boucles noirs et mouillées de fatigue, la figure de Sylvestre est éclairée par ses yeux brillants. La lumière des torches tombe tristement sur son corps enchaîné.
SYLVESTRE, divague, allongé sur un grand coffre sur lequel il est enchaîné
Le coffre est chaud... il brûle mes yeux... ma peau. Entends-tu ces bruits ? Non, non, tu es plus sourd que moi ! Je suis un homme libre, Diaz !... non, non, il ne doit pas savoir que je suis libre... My precious ! It’s mine ! Je ne peux pas lui échapper ! Zut ! Ce coffre est trop haut... et les chaînes trop lourdes. (Après quoi il se remémore ses amis d’antan) Miss Maryl… t’en souviens-tu ?... que de charme ! Et Roberto… un vrai héros… sans oublier Milady, bien sur ! Toute ma vie je fus entouré par mes amis, et aujourd’hui, regardez-moi ! Où êtes-vous ? Dans un coin, dans le ciel... je suis perdu... perdu à tout jamais ! Vous n’arrivez plus… Au secours ! Mes forces sont faibles. Maryl ! Les chaînes sont trop lourdes ! J’ai besoin de la liberté comme de l’air. Avez-vous oublié « La Renaissance » ? Roberto ! Non, bien sur que non ! Elle est en marche, je persiste à le dire ! Morts ! Je les imagine morts ! Non... Je vous aime. Comte ! Monsieur le Comte ! Vous portez beaucoup trop de haine dans votre coeur. Oubliez-la s’il vous plait ! Je vous pardonne… vous avez tellement de problèmes… savez-vous que Diaz.... Ha ! Ha ! Diaz est fou ! Moi, je suis fou ! L’inquiétude me tue... Ha ! Ha ! Non, non ! Tais-toi, Sylvestre. Je ne parle plus... non, je ne peux pas me taire. Beaucoup d’aventures, oh, la, la... je me souviens de notre enfance. La pauvre Miss Maryl… elle et Roberto… ils m’ont toujours protégé... Et le Comte... lui, il était toujours appliqué et libre. Le pauvre ! C’est au nom de la liberté que j’ai mis en marche la Renaissance...
Anaga, la femme sans âge surgit dans la pièce sur le dos de la licorne. Ses bras nus portent une théière et des tasses de thé au tilleul.
ANAGA
Oh, la, la ! Bonjour ! Je suis Anaga. Monsieur ! Qui va là ? Quel est ton nom, s’il vous plaît ? Monsieur ?... Mais enfin, parlez !
Anaga regarde le pauvre homme enchaîné et verse quelques larmes
ANAGA, s’adresse à la licorne
Comme il est beau cet homme ! N’est ce pas, ma chère licorne ? Sa beauté est révélée par le malheur. (Puis elle s’adresse à Sylvestre qui agonise sur le coffre) Monsieur ? A quoi pensez-vous, s’il vous plaît ? Vous pleurez. Ah, le pauvre ! Vois, ma licorne : il ne bouge pas. Que fait-il ?
SYLVESTRE
Bonjour, ma petite dame ! Il fait nuit ?… alors, bonne
nuit !
ANAGA
Nuit, jour… ? Pour moi, le temps m’importe peu ! (Elle lui tend une tasse de thé) Buvez ce thé, s’il vous plait ! Ah, je parle en rimes ! Chouette ! Le thé est d’une essence magique. Il calme et tu vas y gagner en force ! Tu deviendras invincible aux yeux du petit malin.
SYLVESTRE
Je ne peux pas... Je suis inquiet... Tout est perdu ! Mes amis… la Renaissance… mes rêves. Nous avons perdu les marches...nous sommes loin du bout et tout ça, c’est de ma faute ! Je ne vaux pas la peine. Allez-vous en ! Laissez-moi mourir ! Laissez-moi enchaîné ici ! C’est de ma faute !...nous sommes perdus !
ANOGA
Buvez ce thé, mon enfant... ainsi les cauchemars s’envoleront sans laisser de traces. L’amitié est inoubliable. Les autres choses m’importent peu. C’est pour ça que la Renaissance est en marche : « pour l’amitié ! »
SYLVESTRE, en larme
Mes amis perdus… moi enchaîné… tout est bel et bien fini ! Finis ces doux moments où nous nous balancions dans le ciel comme une tranche de vie irréelle !
ANOGA
Mais non, mais non, mon ami ! (Elle éclate de rire). Vous, les hommes, vraiment… vous ne devriez pas vous perdre dans des sentiments négatifs. Vous avez oublié le thé au Lotus. Buvez ce thé... tu deviendras invincible ! Mais d’abord, sache bien une chose : « Les amis n’oublient jamais ! » Dis-toi bien que tu n’es pas seul !
SYLVESTRE
J’aime votre voix... elle me rappelle la voix de quelqu’un que j’ai bien connu dans le passé. Elle sait rassurer. (Il se saisit de la tasse de thé et boit le contenu) Et ce thé, comme il est bon !
ANAGA
Je suis Anaga la reine des sables, la maîtresse des licornes. Tais-toi et écoute : le sable chanter. La terre pleure. Tic-tac ! Comme la montre. Tu vas retrouver tes amis très prochainement, c’est écrit ! Tu vas retrouver l’espoir. Tu sens la Renaissance rejaillir au plus profond de toi, Sylvestre, mon ami ! L’avenir est proche et la montre s’arrête pour toi. Je vois une bague. Pif paf ! Tout disparaît... tout le mal, tout le passé. Un enfant… une fille… une femme… une famille et une maison remplie de soleil et d’amis : « la Liberté ! » Vive la Renaissance ! C’est ton avenir... le sens-tu ? Il brille, il brûle plus que ce maudit coffre !
SYLVESTRE
Dites-moi, où sont mes amis ?
ANOGA
L’avenir est proche.... Le présent s’arrête pour l’accueillir. Le sens-tu ? Il est beau, si beau que je vais l’emmener.
Elle disparaît comme par l’effet d’une baguette magique
SYLVESTRE
Madame ! Où êtes-vous ? Anaga ! S’il vous plait, ma reine... j’ai peur ! Pouvez-vous rompre mes chaînes ? Non ! Ne partez pas ! Mon espoir ! L’amitié... s’envole... me revoilà seul à nouveau ! Adieu la liberté ! (Il hurle) Anagaaaaa ! Fou ! folle ! folle !...folle... (il chante) « La douce folie ! Je t’aime douce folie ! Je t’aime »
FIN DE LA SCENE 7
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SCENE 8
MIHAELA HAICAN
Prof : Georgeta manea
Sylvestre repose toujours sur le coffre, enchaîné.
SYLVESTE
Je sens des douleurs dans tout mon corps. Je suis très fatigué. J’espère que tous mes amis pensent a moi et qu’ils me cherchent. Je ne veux pas mourir ici. Je veux mourir chez moi quand je serai vieux, entouré par mes amis. Dans ce moment de désespoir je considère également le Comte comme un véritable ami, bien qu’il me voit comme un parasite.
UNE VOIX, qui provient de l’intérieur du coffre
Cela suffit ! Tais-toi ! J’en ai assez de ton imbécillité. Tu ne vas pas mourir !
Diaz le pirate surgit au même moment tenant une grosse seringue dans une main..
DIAZ
C’est ta dernière heure Sylvestre ! Tu vas mourir ! Je vais t’injecter un poison dans les veines.
Diaz se dirige à grands pas vers Sylvestre.
SYLVESTRE, désespère en se débattant
Au secours ! Au secours !
Au moment ou Diaz veut injecter le poison, Miss Maryl, L’amiral Byrd, Roberto et Benoît Picardi surgissent.
ROBERTO et MISS MARYL (en même temps)
Arrête-toi, criminel ! Ne tue pas notre ami !
DIAZ, devient de plus en plus menaçant
Si vous vous approchez, je le tuerai !
Tout a coup le grand coffre s’ouvre à l’intérieur duquel jaillit Monsieur le Comte sa canne à la main.
LE COMTE
Personne ne mourra en ma présence ! Diaz, tu es perdu ! (Il assomme Diaz avec sa canne)
L’AMIRAL BYRD
Monsieur Le Comte ! Quelle joie de vous revoir !
BENOIT PICARDI
Oui ! Oui ! C’est un vrai plaisir !
Pendant ce temps Miss Maryl et Roberto retirent les chaînes de Sylvestre.
Sylvestre saute au cou du Comte.
SYLVESTRE
Merci, monsieur Le Comte ! Vous étés mon sauveur ! Malgré notre légendaire mésentente, vous étés un véritable ami.
A ce moment la Diaz se relève et s’apprête à piquer Sylvestre avec la seringue.
DIAZ
Je dois achever ma mission ! Tu dois mourir !
SYLVESTRE
Au secours, mes amis !
A ce moment là surgissent 10 papillons (Belleplume) qui tournent au dessus de Diaz le pirate.
LES 10 PAPILLONS
Nous sommes venues pour te sauver, Sylvestre, notre ami. Nous allons te protéger.
Les papillons jettent de la poudre magique sur Diaz qui disparaît de la grotte instantanément….
Un nuage de fumée envahit les lieux ensuite…
Fin de la scène 8
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EPILOGUE
ANA CRACIUNESCU
Prof : Carmen Corlateanu
Miss Maryl, Roberto, Comte, Sylvestre, Miss Séverine, Silvano, Lady Lidia C
Partout il fait noir. À la lumière d’une chandelle on peut distinguer les formes d’une chambre très élégamment garnie. Une grande horloge, au coin, mesure le temps, avec un tic tac très rythmé…
L’obscurité se dissipe petit à petit, restant finalement comme un voile invisible de fumée; les rayons du soleil envahissent la chambre, dégringolant en boules d’or et jouant la ronde paysanne de la lumière.
Dehors, on entend le concert des oiseaux, donné chaque matin d’été, et le bourdonnement des insectes qui se sont réveillés à la vie.
Dans la chambre, quelques gémissements, quelques exclamations et brusquement, du grouillement…. :
LE COMTE, placé sous la table, écarquille les yeux
Ah, ah, c’est moi ? Où suis-je ? Ah, ma tête, ma tête ! J’ai de terribles douleurs…….Hum, curieux !?... pourquoi suis-je sous la table ?! (Il se lève et se contemple dans un grand miroir) Mais je suis moi ! Vraiment ! C’est moi ! Ah, mes pieds… je crois bien que je me suis ankylosé !?
Il regarde autour de lui… des bouteilles vides traînent un peu partout, mais aussi des fourchettes, des tiges, des feuilles, un fauteuil renversé, et soudain, il distingue la silhouette d’une femme qui dort encore sur le canapé.
LE COMTE, n’en crois pas ses yeux
Je n’en crois pas mes yeux! Mais c’est elle ! C’est Miss Maryl ! Réveillez-vous, vite !
MISS MARYL, se débat dans son cauchemar
Qui… que… quoi, quoi ? Où sommes-nous ? Laissez-moi tranquille ! (Elle ouvre les yeux) Monsieur le Comte ? Quelle surprise ! Je vous croyais perdu pour l’éternité en compagnie de Monsieur Sylvestre.
COMTE
Comment donc ? Mais je suis là, belle et bien là ! Plus vrai que nature ! Mais dites-moi, ma chère, je pensais que vous buviez uniquement du thé au jasmin. A en juger par toutes ces bouteilles vides, il n’en est rien. Mais d’abord, qui vous a permis de vivre sous le même toit que moi ?
MISS MARYL, pensive
Où sont passés les autres ? Ah ! (On entend la voix de Roberto qui repose sur le balcon)
ROBERTO, interpelle ses amis
Miss Maryl ! Comte ! (Il entre subitement dans la pièce) Monsieur Comte ! Quelle joie de vous revoir ! (Il embrasse le Comte) Qu’est-ce que tout cela signifie ?… comment se fait-il que je tangue sur place ? Où sommes-nous exactement ?
MISS MARYL
Nous sommes dans le château de Monsieur le Comte qui a été transformé en dirigeable ! Excuse-moi, Comte… vous êtes trop ivre pour comprendre. Dans votre ivresse, vous avez tout oublié ! Ce qui ne m’étonne guère, vous connaissant.
ROBERTO
Yann Hesse y est sans doute pour quelque chose !?... ou bien, serait-ce le chevalier sans fouet qui lui a lavé le cerveau… ?! Va savoir…
COMTE
Qui, que, quoi ? Le chevalier sans… quoi ? Ah, mes amis ! (Il se saisit d’une bouteille) Réveillez-vous ! (S’adressant au public) Ces deux-là paraissent sobre aux yeux de tous, mais en vérité, ce sont eux qui sont ivres. Et pourtant, il me tienne responsable de cette beuverie. (Il remarque que la bouteille est vide) Ces andouilles ont tout bu !
Miss Séverine et Silvano surgissent, bras dessus dessous, visiblement joyeux.
ROBERTO
Silvano est vivant ! Silvano est de retour ! Voilà bien longtemps…
COMTE
Je vous signale qu’il n’est jamais parti, Roberto. Il a participé à la petite fête de hier soir en compagnie de sa dulcinée. Je me demande lequel de nous deux était vraiment saoul ?
MISS MARYL ET ROBERTO
Mais alors, tout n’était qu’un rêve ! Mon Dieu !
MISS SEVERINE
Ou peut-être un cauchemar ? (Elle regarde son fiancé avec amour)
COMTE
Je vous rappelle que nous avons fêté l’anniversaire de Sylvestre hier soir. Tu parles d’un cadeau !
ROBERTO
Comme c’est curieux, j’ai fait un mauvais rêve…
COMTE
Vous me raconterez votre vie plus tard. Et maintenant, place au ménage ! Je veux que tout soit nickel avant midi. J’ai rendez-vous avec mon notaire.
Tout le monde participe au nettoyage. C’est alors qu’on entend le son d’une flûte jouant une douce mélodie.
Sylvestre surgit avec une flûte, les cheveux ébouriffés.
TOUS
Ah, voilà notre ami !
MISS MARYL
Que se passe-t-il, Sylvestre ? Vous avez une mauvaise mine ce matin ? Ça va, Sylvestre ?
SYLVESTRE
J’ai vécu une nuit horrible, mes amis ! Je suis un autre homme maintenant !
TOUS
Mais encore ?
SYLVESTRE
Je dormais, quand, soudain, je fus réveillé par la lumière éclatante de la Lune. Oui ! C’était la Lune, cette grave dame de la nuit, toujours pâle, d’une solennité effrayante. A ce moment-là, je me suis dit : « Quel sentiment te donne cette relation ? » Ses rayons s’éparpillaient ça et là dans la chambre. Dehors, un silence assourdissant régnait ! Je me sentais si proche de la nature, de Dieu… Et dans le dialogue que j’ai eu avec moi-même, je me suis rendu compte que j’étais un idiot. Je me suis rendu compte que j’avais une mission, dans cette vie : je devais changer pour être digne du titre de créature supérieure, intelligente… il me fallait posséder une « âme ». Ces qualités réunies nous font être différents des animaux. Je ne sais pas pourquoi ni comment, en pleine nuit, je me suis réveillé et j’ai commencé à écrire. Tout ce que je dis là est en fait le fruit de mon imagination.
Entre temps, Miss Maryl s’est saisit d’un manuscrit.
MISS MARYL
Voyez cela, mes amis ! Ah, quel grand esprit ! Sans doute connaissez-vous le sujet, Sylvestre ?
SYLVESTRE
Partout les hommes naissent et meurent. C’est naturel ! Seulement voilà, lorsqu’à 20 ans, 30 ans ou 50 ans on ne ressent plus rien… lorsque notre vie consiste simplement à manger, boire ou marcher.., quel intérêt ? Si ce n’est le pouvoir et l’argent. L’esprit n’est-il pas déjà mort, même si l’on vit encore d’un point de vue biologique ? Réfléchissons un instant : est-ce que tout se réduit à la mort biologique ? Non. En réalité, la mort spirituelle est beaucoup plus douloureuse, puisqu’elle est ressentie par ceux qui t’entourent. Cet état persistera véritablement pour l’éternité ! A coté de cela, les choses matérielles sont purement éphémères. Pour rester libres, la liberté suprême d’un homme doit faire appel à de vraies valeurs humaines. Et pourtant, chaque jour nous sommes confrontés à un paradoxe cruel : plus nous cherchons à savoir et plus nous cherchons à comprendras, plus nous devenons conscient que nous n’atteindrons jamais la connaissance absolue.
Il se dirige vers la fenêtre, invitant ses amis à le rejoindre d’un geste de la main.
SYLVESTRE
Voilà ! Vous voyez cette montagne-là, si loin de nous, avec le sommet voilé de rideaux de nuages et ce ciel bleu ? N’avez-vous pas la sensation que le ciel atteint le sommet ? N’avez-vous jamais désiré attendre le ciel ? Cela semble si facile en théorie. Notre âme peut sans doute atteindre le sommet… le voilà ! Nous y sommes ! Mais, en réalité, ce ne sont que des illusions, car plus vous montez, plus vous vous apercevez que le ciel est encore loin. Continuez à monter et, lorsque vous arrivez au sommet, que constatez-vous ? En fait, vous réalisez que vous regardez le ciel et le reste du monde d’une autre manière. Vous êtes dans une autre dimension. Vous venez de prendre une autre direction. C’est un peu la même chose avec la connaissance : plus on avance dans les études, plus on devient conscient qu’on ne pourra jamais tout savoir. D’autre part, j’ai découvert une source inépuisable : l’esprit créateur.
Soudain, Silvano se transforme en statue de pierre et en lézard. Miss Séverine crie. Quelques secondes plus tard, Silvano reprend sa forme humaine. Silvano embrasse Miss Séverine laquelle lui fait les yeux doux.
MISS SEVERINE
C’est de la magie !
SYLVESTRE
Non, ce n’est pas exactement cela. Si je me réfère aux mots d’un grand écrivain qui disait que parfois il lui semblait que son stylo était le sabot du Diable. C’est le pouvoir d’un écrivain en réalité ! Son arme : l’imagination ! Son armée : ses pensées et ses sentiments !
MISS MARYL
Autrement dit : nous sommes que les projections imaginaires de quelqu’un.
SYLVESTRE
Exactement ! Et votre sort dépend de l’auteur.
MISS SEVERINE
Oui, mais alors, l’auteur peut devenir immortel grâce à nous. Et si on fait un syllogisme, nous pouvons devenir aussi éternels ! Ça peut consoler…
ROBERTO
L’immortel n’est pas une chose à prendre à la légère. Elle a ses avantages et ses inconvénients.
SYLVESTRE
Non ! Vous vous trompez. L’âme de tous les êtres est immortelle, seulement beaucoup de gens naissent et meurent dans l’anonymat. C’est différent ! Si l’auteur réussit sa quête, en ce sens, s’il réussit à nous rendre immortel, celui-ci il sortira de l’anonymat et par conséquent, nous aussi.
MISS SEVERINE
C’est une tâche difficile, que celle de sortir de l’anonymat.
Les mains de Miss Maryl ferme le livre. Sur la couverture poussiéreuse est écrit : « La renaissance est en marche »
Un nuage de fumée envahit l’espace…
FIN DE L’EPILOGUE
PROLOGUE : ANA Craciunescu -
Prof : Carmen Corlateanu